Repères griffonnés sur un calepin, imprimé officiel rempli avec une lenteur de gestes, une tension où l’on retrouve l’écolier que nous fûmes, mots de souffrance et de remerciements qu'accueillent sur leurs marbres ou leurs cahiers tous les sanctuaires, signatures discrètes ou volubiles qui marquent un passage, la visite d’un monument ou la prise de possession nocturne de la rue, légendes sous des photos qui égrènent les lieux et les moments des vacances, du mariage, de la naissance, correspondances affectueuses, journaux intimes... telles étaient dès l’abord, dans leur désordre déroutant, quelques-unes des façons que nous mîmes sous ces deux mots : écritures ordinaires. Elles s'opposent nettement à l’univers prestigieux des écrits que distinguent la volonté de faire ½uvre, la signature authentifiante de l'auteur, la consécration de l'imprimé. Elles n'aspirent ni à l'exercice scrupuleux du bon usage ni à la sacralisation qui, peu ou prou, accompagne depuis deux siècles la mise à distance littéraire. Et puis, surtout, la plupart de ces écritures-là, assoc(...) à des moments collectifs ou personnels intenses ou bien à la routine des occupations quotidiennes, sembl(...) voué(...) à une unique fonction qui les absorbe et les uniformise : laisser trace. Elles n’auraient pas d’autre sens, elles n'auraient pas d'autres effets. Elles témoignent tout au plus d’une compétence qui ne devient évidente que lorsqu’on ne la possède pas.
quizQuestions du QCM
1 (§ 1) « Repère » et« repaire » sont des :
2 (§ 1) Quel est le temps de« nous fûmes »?
3 (§ 1) Quel est le sujet de« accueillent » ?
4 (§ 1) L’expression « dès l'abord » signifie ici: